mardi 27 novembre 2012

Le travail est le déterminant majeur dans l'évolution des situations de pauvreté.


source des données :
Indicateurs "Europe 2020"
eurostat
© Union européenne, 1995-2012



On l'a vu hier : le "risque de pauvreté ou d'exclusion sociale" est caractérisé dès lors qu'est remplie une parmi trois conditions.

Voyons de près ces trois conditions.

1. Etre en risque de pauvreté après transferts sociaux : c'est vivre dans un foyer dont le "revenu disponible équivalent se situe en dessous du seuil de pauvreté fixé à 60 % du revenu disponible équivalent médian national après transferts sociaux."

2.  Vivre dans un ménage avec une très faible intensité de travail : c'est vivre dans un "ménage dans lequel les adultes ont travaillé moins de 20 % de leur potentiel de travail total au cours de l’année écoulée."

3. Voir ses conditions de vie fortement affectées par le manque de ressources : c'est avoir des conditions de vie dans lesquelles au moins quatre des neufs indicateurs de privation suivants s’appliquent :
"i) impossibilité de régler le loyer ou les factures pour les services d’utilité publique,
ii) impossibilité de chauffer convenablement le domicile,
iii) impossibilité de faire face à des dépenses imprévues,
iv) impossibilité de consommer de la viande, du poisson ou un équivalent protéiné tous les deux jours,
v) impossibilité de partir en vacances hors du domicile une semaine par an,
vi) impossibilité d’acheter une voiture,
vii) d’acheter une machine à laver le linge,
viii) impossibilité d’acheter une télévision couleur ou
ix) impossibilité de payer une connexion téléphonique."


Sur le graphe d'aujourd'hui, la courbe violette du haut (qui est celle du graphe d'hier) représente en quelque sorte la synthèse des trois courbes bleues du dessous. Mais elle ne correspond pas à la somme de leurs valeurs. En effet, une personne ou un foyer peut remplir deux ou trois de ces conditions, mais il ne sera considéré qu'une seule fois au niveau de synthèse !

Quelques mots sur ce que montre le graphe : la première et la troisième condition (risque de pauvreté et privation matérielle) sont quasiment stables dans le temps. En revanche, la deuxième (intensité de travail) est sujette à variation. De toute évidence, c'est donc ce paramètre-là qui fait varier l'ensemble !

Bien que la courbe violette ne soit pas strictement parallèle à la deuxième courbe bleue, les deux suivent les mêmes mouvements. Mieux : celle-là suit les inflexions de celle-ci avec un temps de retard. C'est tout à fait cohérent avec l'idée énoncée dans le titre de ce billet. Et la crise de 2008-2009 est tristement visible ici.